Plaques en mémoire de Michel Créac'h
Août 1944. L’occupant est sur les dents, depuis que les Alliés, débarqués depuis deux mois, ont déferlé de la Normandie à la Loire. Et la pression des résistants choletais ne le rend pas moins nerveux…
Le 7 août au soir, des soldats allemands font irruption dans le bourg de Toutlemonde, près de Cholet, saisissent le maire et une vingtaine d’hommes, parqués toute la nuit le long d’un mur, un fusil-mitrailleur dans le dos. Le curé Drilleau prend la place d’un des otages pour les accompagner dans une mort qui leur semble inévitable, bien que personne ne s’en explique. La commune sera-t-elle un nouvel Oradour ?
Le 7 août au soir, des soldats allemands font irruption dans le bourg de Toutlemonde, près de Cholet, saisissent le maire et une vingtaine d’hommes, parqués toute la nuit le long d’un mur, un fusil-mitrailleur dans le dos. Le curé Drilleau prend la place d’un des otages pour les accompagner dans une mort qui leur semble inévitable, bien que personne ne s’en explique. La commune sera-t-elle un nouvel Oradour ?
La croix près de Chanteloup-les-Bois
L’explication ne viendra que des années plus tard. Deux résistants choletais, Michel Créac’h et Étienne Ferrari, étaient tombés aux mains des Allemands. Ces derniers leur arrachèrent sous la torture le nom des destinataires d’une livraison d’armes que les Alliés venaient de parachuter. Quand les malheureux avouèrent que ce matériel était « pour tout le monde », les soldats n’y réfléchirent pas à deux fois et se ruèrent sur Toutlemonde. Il fallut l’intervention providentielle auprès des autorités, après de longues heures d’angoisse, de Maurice Ulm, un interprète alsacien de l’entreprise Ernault-Batignolles, prévenu par l’épouse d’un des prisonniers, pour dissiper le quiproquo. Les otages retrouvèrent donc la liberté le 8 août, sans autre explication. Les deux résistants furent, quant à eux, exécutés sommairement. Leurs noms restent attachés à une place de Cholet, sur laquelle se dresse le monument de la Résistance.